Ricevo da Georges Lefeuvre, antropologo e analista di questioni afghano-pakistane, questa lettera d'accompagnamento ad un suo articolo pubblicato su Le Monde Diplomatique di ottobre 2010, pp. 8-9.
Cher(e)s Ami(e)s
Au cas où certains d'entre vous ne l'auraient pas vu passer (1000 excuses pour ceux qui l'ont déjà lu !), je vous passe en pièce jointe (format pdf) l'analyse que j'avais écrite pour Le Monde Diplomatique qui l'a publiée dans son édition d'octobre.
Je dois dire que cette publication a été suivie de réactions positives tant il est vrai que les pays engagés sur la scène afghane sont à la fois en difficulté et en panne d'idées. J'essaie seulement et d'abord d'expliquer
pourquoi on en est arrivé là (références à l'histoire et à l'anthropologie politique de la région), et j'élabore ensuite une stratégie politique alternative de sortie de crise. Oh rien de magique ! Ce sera même un long
processus, mais je puis déjà vous assurer que le seul moyen à long terme de combattre le terrorisme n'est pas de bombarder et bombarder encore, mais d'assécher les terrains fertiles sur lesquels poussent les cellules du Jihad global. Or le terrain fertile de al Qaeda en Afghanistan-Pakistan (où il s'est structuré depuis 1984), c'est l'irrédentisme Pashtoune des deux côtés d'une frontière controversée... Pourquoi cet irrédentisme? je m'applique à l'expliquer dans l'article... En tous cas, Ben Laden qui s'est encore exprimé hier, perdrait un de ses terrains favoris si l'on réussissait à apaiser la frontière. La paix d'abord, la modernité politique ensuite. On ne peut pas tout vouloir en même temps. Nos échecs répétés depuis 9 ans (et bien avant) le montrent. Et l'apaisement politique ne peut se faire autrement que par l'écoute attentive (il y a longtemps que j'ai sorti mon stétoscope !), la confiance retrouvée et le dialogue -ce que j'appelle la diplomatie "de la tasse de thé" ! Vous n'imaginez ce qu'on apprend en buvant le thé (moi qui préfère pourtant le café !!)...
Vous savez, je n'ai rien inventé ! Je ne résiste donc pas au plaisir de citer ici la réflexion de Winston Churchill, lorsqu'il était jeune soldat dans les zones tribales pashtounes en... 1897 ! "Nos options dans un pays comme l'Afghanistan sont au nombre de trois : imposer notre loi au canon, ou s'en aller en laissant les zones tribales dans un âge de pierre sanguinolent, ou alors travailler avec et par le système tribal (The Story of the Malakand Field force. An Episode of Frontier War).
C'est évidemment la 3ème option que proposait Sir Winston voici 113 ans ! Le système tribal n'est évidemment pas la panacée en termes de modernité (!) mais c'est par là qu'il faut passer dans les zones pashtounes, pour espérer un apaisement... la modernité politique et sociale viendra après (par "le long apprentissage des libertés" disait Leopold Senghor qui s'y connaissait). La réconciliation en Afghanistan n'est pas séparable de la question pashtoune et donc du Pakistan. Et La diplomatie de la tasse de thé doit en urgence s'efforcer de dissiper les méfiances tenaces entre les deux États voisins, condition préalable à toute ouverture de négociations avec les tribus pashtounes, de concert et des deux côtés de la frontière. Etc etc... je ne vais pas réécrire l'article ici !
Je suis donc particulièrement heureux des réactions positives dans les milieux politiques concernés, à Paris, à Bruxelles et ailleurs. Je fais de mon mieux pour forcer les barrières d'un certain autisme des cabinets. J'y aurai mis du temps mais ça vient !
Je vous souhaite donc bonne lecture. N'hésitez pas à diffuser davantage si le contenu du papier vous convainc !
Bien amicalement à vous toutes et vous tous !
Georges Lefeuvre
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